Nous avons choisi de quitter notre famille, de nous séparer de nos amis, de commencer à zéro dans une autre ville, de parler une langue étrangère, de découvrir une culture différente, de se former, de travailler avec la francophonie. Langue et littérature. Ensemble.
Quand nous avons quitté le Brésil nous savions que c'était pour de vrai, comme disent les enfants. Nous n'étions pas du tout sûrs de la suite, mais, au moins, nous pouvions dire ce que l'on voulait. Créer des racines, trouver un coin pour l'appeler de chez nous... se sentir chez nous. Voilà ce qui n'est pas évident dans un pays étranger. Pourtant celui qui est étranger commence à devenir familier, commence à faire partie de notre vie et chez nous, pour l'instant c'est ici, c'est la France. C'est pour toujours? Je ne crois pas. Mais c'est notre présent.
Cette semaine j'ai vu de l'injustice, j'ai pleuré, j'ai eu peur. J'ai voulu n'est pas croire, mais tous les indices étaient là depuis quelque temps... la France m'a menti! La même France des Droits de l'Homme, du mai 68 de la Liberté, Égalité, Fraternité. La France dont je toujours étaient fière d'apprendre aux autres m'a menti. La pauvre ne sait pas encore qu'elle ment à elle-même...
Une fois un français, en sachant que je suis brésilienne, m'a demandé qu'elles étaient mes origines: "Je suis brésilienne", j'avais répondu. " Oui, je le sais, mais vous avez des origines où... en Europe, en Afrique, les Indigènes...", il a insisté. "Aucune idée", j'ai fini pour l'avouer. Il était un peu déçu de ma réponse. Et la vérité c'est que je m'en fous de quelle race j'appartiens (s'il existe encore ce concept!). Je viens d'un pays qui, dans les 500 derniers ans, vit dans un constant métissage et cela n'a jamais été aucun problème. Allez à São Paulo! Nous avons des quartiers japonais, italiens, juifs et ce sont tous des brésiliens! Cela n'a aucune importance. Cependant en France, ce que je vois c'est la deuxième, troisième génération d'une famille née ici et qui nie la nationalité française. Ah! Bon?! Et sur leurs pièces d'identité c'est marqué quoi déjà?
Bon, je tiens quand même à garder la thématique de ce blog... allez dans un restaurant typiquement français. On arrive et le serveur est italien, la dame à la caisse est une étudiante colombienne qui travaille pour financer ses études, le monsieur qui fait la plonge est indien et le chef n'est probablement pas français. Et alors? Est-ce que la gastronomie française sera moins française si faite par les soins d'un étranger? Voilà un bon exemple de la France multiculturelle que j'aime bien. Mais là c'est honteux la situation où nous sommes arrivés. Cependant je ne peux pas simplement tourner le dos et partir... c'est censé être chez moi ici! Alors je continue.
Je vous demande, chers lecteurs, de faire valoir vos droits aux mois d'avril/mai. Je vous demande d'utiliser cet outil précieux qui est le vote et de songer bien à votre France qui me semble être un peu perdue dans la recherche d'une société utopique.
Désolée pour le ton du texte, pour les paragraphes sans connexion, mais ma tête brûle et je voudrais juste dire que nous devons faire quelque chose pour changer cette situation.
Une bonne nuit de sommeil réparateur c'est ce que je souhaite à tous. Étrangers ou non.